David Schwartzman est né 31 mai 1948 à Montréal. Il fait partie des anciennes familles venues s’installer au Québec cela fait plus d’un siècle. Il est né sur le Plateau Mont-Royal dans le quartier ou réside alors la communauté juive montréalaise.
David fait des études d’Art es Lettres à l’Université Sir Georges Williams, puis il travaille comme conseiller dans une compagnie durant plusieurs années ou il s’investi au développement et au bien-être des employés.
Il prend sa retraite et se retrouve avec plaisir chez lui à la maison où il s’occupe avec amour de sa famille. Il promène ses enfants sur le Plateau, les emmène faire du patin à roulettes, de la bicyclette et redécouvre lors de ses longues promenades le quartier de son enfance avec ses bâtisses multicolores et sa population multiethnique. C’est pour David un véritable bonheur que de se retrouver au milieu de cette architecture qui le ramène à un passé attachant et heureux, où les liens familiaux et sociaux prenaient une place prépondérante. Durant cette période, il se remémore les étés passés à la ferme familiale à St-Charles Borromée près de Joliette.
Il décide alors de suivre un cours avec ‘Héritage Montréal’ qui l’inspirera lorsqu’il se met à peindre d’abord timidement puis avec plus de sûreté, car il vient de se découvrir une vraie passion.
Son art est un art naïf, authentique dans son expression, franc et honnête, une interprétation de la réalité qui lui est chère, celle du monde de son enfance.
David n’a aucune formation artistique tel quel, il ne connaît pas les standards techniques de la peinture classique ou contemporaine, mais dès le départ, il interprète remarquablement sa vision des choses.
Son œuvre est un hymne à la vie et celle-ci est à son image : un homme serein, heureux, avec une grande vie intérieure. Il n’y a pas un seul endroit dans sa peinture où l’obscurité règne.
Les thèmes qu’il décrit sont clairement tirés de l’univers de son enfance où il jette un regard romantique sur un passé révolu. Les scènes détaillées se déroulent en été comme en hiver sous un ciel bleu mais nuageux comme il se doit au Québec.
Sur le Plateau, c’est un monde en mouvement, où il met l’accent sur l’architecture typique du Montréal d’antan avec ses habitants dans leur activité quotidienne, ses boutiques où il rend minutieusement tous les détails : épiceries avec leurs enseignes, cafés, pâtisseries, magasins de vélo. Nous voyons défiler, le livreur de la Presse, la dame qui se rend à son shopping le samedi, les enfants faisant du toboggan l’hiver sur la rue. Cette rue qui s’anime sous son pinceau pour nous livrer intacte l’atmosphère et l’ambiance qui y règne.
Les premiers tableaux qu’il conçoit sont ceux passés à la ferme ‘Centre de villégiature Schwartzman’ où il passe les étés en compagnie de toute sa famille. Parents, grands-parents, frères et sœurs, cousins et cousines. Il garde de cette période un souvenir inoubliable.
1. Dans la toile ‘David dans les champs à St-Charles Borromée’ l’artiste participe aux travaux de la moisson avec ses cousins, tâches dont ils étaient très honorés et qu’ils accomplissaient avec beaucoup de joie. Ici, nous assistons à la vie champêtre des fermiers fauchant le blé ou perchés sur leur charrues tirées par des chevaux sous un ciel bleu et ensoleillé.
2. Dans le tableau ‘Les pères accueillis par leurs enfants’, les enfants perchées sur les barrières de la ferme impatients, sont prêts à accueillir l’arrivée de leurs pères, qui débarquent le vendredi de l’autobus jaune Montréal-Joliette, après leur semaine de travail.
3. Sur la toile ‘Hôtel de Ville – Joliette, l’artiste dépeint la magnifique bâtisse aujourd’hui disparue. A l’avant de la bâtisse, l’artiste a peint les camions de pompiers de l’époque, les habitants du coin incluant 2 sœurs, figures présentes du décor de Joliette.
4. Voici ‘Le marché Outremont’ à Montréal. Sur la devanture du marché Outremont, devant les étalages de fruits et de légumes, défilent les habitants de ce quartier multiculturel : juifs orthodoxes, femme à la poussette, enfants qui jouent et l’irremplaçable chien du quartier.
5. La toile ‘Joueurs de hockey’ décrit une scène d’hiver typique de Montréal. Des enfants font la luge dans la ruelle, entourant le goal de l’équipe, tenant à la main leur bâton de hockey, A l’arrière, se détache une église avec son toit vert en forme de coupole, encadrée par les barrières de bois réservées au parking des voitures.
David s’inspire pour peindre, d’anciennes photographies ou de photographies qu’il prend lui-même et qu’il interprète d’une façon toute personnelle. On ne peut confondre l’œuvre de l’artiste avec celle d’un autre. Son style est tout à fait reconnaissable. Sa peinture respire la sérénité, la joie de vivre, l’amour des êtres et des choses, un regard proche et observateur, un regard qui aime à distance.
David a un œil extraordinaire pour la couleur. Celle-ci vibre sur la toile. La richesse des rouges de la brique des bâtiments contraste avec les bleus purs des vitrines, des lumières jaunes aux fenêtres ou les verts des potiches ou des bosquets. Couleurs intenses, primaires qui néanmoins décrivent l’atmosphère sereine….
Une photographie se transforme sous sa main en une histoire nostalgique d’un passé qu’il frôle du regard. Il laisse sur la toile la marque indélébile du Montréal de 1950 et de la vie de la communauté sur le Plateau.
L’art de David est un art évocateur ou chaque objet est à sa place. Ses compositions structurées sont construites avec la plus grande précision et la plus grande attention. Les bâtiments aux façades rectangulaires et colorées occupent toute la surface de la toile, laissant juste l’espace nécessaire à la vie sur la rue. Tableaux verticaux, linéaires, où l’abondance des détails superbement observés sont subordonnés à l’ensemble du tableau. Une unité de composition surprenante.
La qualité de sa peinture, lisse, patinée, méticuleuse, les couleurs intenses et vibrantes. Les détails abondants, le tracé linéaire de l’architecture, la population bigarrée, la verdure aux verts foisonnants de belles journées d’été ou la neige blanche des jours d’hiver, tout fait revivre Montréal, ce Montréal que l’artiste veut nous faire partager.
David est un artiste avec un cœur plein d’amour pour sa ville natale au cœur du Plateau, amour qu’il veut nous faire partager sous son pinceau où l’innocence de l’enfance transparait à chaque instant.
Madeleine Bensoussan, BA Histoire de l’art
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